08/05/2013

Steve Amber Formation

TIENT LA ROUTE ET TRACE SON CHEMIN

J'ai découvert Steve Amber Formation un soir de Challenges Musicaux, à la Carène de Brest. Les Challenges, c'est chouette ! Tu y vas pour passer une bonne soirée, boire des coups, discuter avec les potes et écouter de la musique et parfois, découvrir des groupes. Ce fut le cas avec ces musiciens inconnus au bataillon, et pourtant, j'en connais des gloires locales ! Pas que je sois un fan absolu de leur univers musical, moi le garage rocker aux tempes grisonnantes, mais faut bien reconnaître que la vista et le talent de ces musiciens m'ont tapé dans l'œil. Rebelote quelques semaines plus tard, à l'occasion du Tremplin Fête du Bruit qu'ils remportèrent haut la main. Steve Amber Formation tient la route et trace son chemin de la meilleure façon possible. Il est temps pour eux de passer par l'étape Mazout !


Steve Amber Formation, une histoire de potes ? Quel a été le point de départ de cette aventure ?
Tchaz : J'ai rencontré Greg lorsqu'il jouait avec les Sugar, on était tous les deux fans de John Butler Trio, et à force de discuter est venue l'idée de former un groupe avec une guitare acoustique, sans pour autant faire de la folk. Il fallait que ça soit énergique, avec un peu de saturation… Quelque temps après nous avons recruté Pepper, Jay et Lionel. J'ai appris à les connaître grâce au groupe, et maintenant ce sont de super potes.

Le nom du groupe ne nous donne pas beaucoup d'informations sur votre style musical, encore moins les visuels que vous proposez sur disque. Pourquoi tant de mystères ?
Tchaz : Le nom Steve Amber Formation n'a pas été choisi au hasard. Steve c'est le sixième gars, celui qui nous chuchote des mélodies dans l'oreille. Il représente le fait que tout le monde apporte sa petite touche aux morceaux, il symbolise notre unité. Quant aux EPs, les visuels reflètent le titre de chaque CD. Amber est couleur ambre, Blood couleur sang.
Jay : Je sais pas si on peut qualifier ça de mystérieux, mais ça a le mérite de pousser les gens à écouter les disques. Puis si l'on se penche sur les visuels des disques, il faut pousser la recherche un peu plus loin pour comprendre leur signification. On aime bien rester un peu "mystérieux" parce que c'est plus sympa quand le public cherche et comprend ce qu'on a voulu illustrer par ces visuels.

Un premier EP est sorti très rapidement, et le second est déjà dans les bacs. En quoi cette frénésie est elle nécessaire à STAF, à l'heure où les groupes se font plus sur scène que sur CD ?
Greg : Nous essayons au maximum de varier les expériences en enregistrements et en concerts. C'est tellement agréable de pouvoir matérialiser une idée et de pouvoir la tenir dans nos mains ainsi que la partager. Cela dit, nous tenons à prendre le temps de bien faire les choses, que ce soit un disque ou la préparation d'un concert. Nous tenons à être le plus efficace possible. De plus, nous aimons cela. Nous aimons écrire des chansons, nous aimons enregistrer tous ensemble, nous aimons être sur scène. Tout simplement parce qu'on a une soif de partager notre passion avec les gens.

Un troisième EP va arriver rapidement, histoire de former un triptyque musical. C'est une démarche originale, surtout pour un groupe qui démarre. Vous aviez cette volonté de proposer au public ces trois volets dès le départ ?
Tchaz : L'idée d'une trilogie existe depuis le départ. Après avoir passé un an à composer, nous avons décidé de séparer nos morceaux en trois groupes, les regroupant par thème. Le premier EP, "Amber" contient des morceaux plus acoustique, plus folk. Le deuxième "Blood" est plus rock. "Crystal", notre prochain projet, contiendra nos morceaux plus pop-rock.
Pep : Oui c'était prévu dès le début. L'idée nous paraissait originale et nous permettait d'avoir une approche différente à chaque enregistrement. Chaque EP a son atmosphère mais les trois restent complémentaires. Il y a des liens entre chacun d'eux que ce soit au niveau des chansons, des visuels recto et verso des pochettes ou même de l'organisation des chansons entre elles.

On vous a vu faire belle impression aux Challenges Musicaux l'année dernière, puis aux Jeudis du Port et au Festival Fête du Bruit de Landerneau dont vous aviez remporté le tremplin. Pourtant chaque concert avait quelque chose de différent, même si la set-list était sensiblement la même. Etes-vous toujours en recherche d'une formule live ultime ?
Pep : On recherche toujours de nouveaux sons et on se dit toujours "ça pourrait être mieux !" Je ne sais pas si il y a une formule ultime, c'est plus une histoire d'énergie, de présence.
Tchaz : Après chaque concert on se concerte afin de décider quels étaient les points faibles du set et on tente de l'améliorer. Mais cela ne se limite pas au choix des morceaux, il y a aussi la qualité de la prestation qu'on essaye d'améliorer sans cesse. Un point fort de notre groupe, c'est que l'on n'hésite pas à critiquer la performance des autres membres. Tout le monde sait que c'est dans le but de se perfectionner, et en aucun cas de la moquerie. Mais avant tout, le mot d'ordre avant de monter sur scène, c'est de se faire plaisir.

Votre musique va de la folk teintée rock/americana à la pop sucrée et au reggae, façon John Butler Trio. Comment chaque musicien du groupe se retrouve dans ces diverses influences ?
Pep : C'est justement les influences de chacun qui donne ce melting-pot de styles. Au début on se disait que ça allait peut-être poser problème d'avoir des influences si différentes, mais en dosant ça comme il faut on arrive à avoir une bonne cohésion.

Il y a des passages instrumentaux assez forts sur le dernier EP. Cela marque déjà une évolution dans l'univers musical du groupe, un côté plus cinématographique. Pourriez-vous associer votre musique à des images, et si oui lesquelles ?
Tchaz : Notre son a effectivement évolué. Cela est surement lié au fait que l'on a appris à mieux s'écouter et à mieux jouer ensemble. Cependant, la différence de son avec le premier EP est aussi dû à l'ambiance différente de chaque CD. Sur "Blood", nous avons enregistré le trio basse/batterie/percu ensemble, puis les guitares en même temps, le tout pour donner un côté "live" au son. Notre musique plus cinématographique ? Peut-être. Derrière chaque morceau il y a une histoire, même pour les morceaux instrumentaux.

Les textes sont en anglais, et pour une fois pas un anglais à la "brestoase" ! Il y a des anglophones convaincus dans le groupe ?
Greg : Nous avons la chance d'avoir un chanteur anglophone. C'est vrai que c'est un avantage dans un groupe qui touche beaucoup aux styles musicaux venant d'outre-Atlantique et d'outre-Manche.

Comment appréhendez-vous la suite ? Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ?
Jay : Une partie du groupe va migrer sur Paris même, d'autres vont rester sur Brest, mais ça n'empêchera pas le groupe de continuer. Ça sera une opportunité pour se produire autre part que dans le Finistère et de voir si notre musique touche un plus grand public.

Si demain un producteur sort son cigare et son carnet de chèques pour vous signer, chose qui, heureusement, n'arrive plus que dans les rêves, et que vous deviez faire un choix entre la musique et la vraie vie, vous opteriez pour quoi ?
Tchaz : Un choix entre la musique et la vraie vie ? Il n'y a pas de choix à faire, les deux sont déjà fermement soudés. Vivre uniquement de la musique, ça serait bien. Mais si un producteur avec un gros cigare et un carnet de chèques que je n'ai jamais rencontré vient me parler demain, je serais très sceptique.
Pep : La musique, sans aucun doute.
Greg : Je pense que pour beaucoup c'est un rêve de pouvoir vivre de la musique, et j'en fais partie. Mais au fond qu'est-ce que la vraie vie ? Ne serait-ce pas essayer de faire ce que l'on a toujours voulu faire ? Pour ma part, j'ai toujours voulu faire de la musique alors producteur ou pas producteur je sais ce que je ferais.
Jay : Tout dépend de la marque du cigare...

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